Réforme après meurtre de Philippine : ex-garde des Sceaux appelle à prévenir la récidive

Mort de Philippine : "Prendre des mesures pour qu'un tel fait ne se reproduise pas", lance un ancien garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas
          L'ancien garde des Sceaux a plaidé pour des réformes suite au meurtre de Philippine, jeune étudiante tuée dont le suspect est un Marocain qui était sous OQTF.

Suite au meurtre de Philippine, une jeune étudiante, l’ancien garde des Sceaux a exprimé la nécessité de mettre en place des réformes. En effet, le suspect, un Marocain, était sous obligation de quitter le territoire français.

La justice doit agir pour empêcher que de tels drames se reproduisent

Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des Sceaux et professeur de droit public à l’université de Bretagne-Occidentale, a souligné l’importance de la justice dans l’affaire de la jeune Philippine retrouvée morte dans le bois de Boulogne. Il a insisté sur le fait que si des erreurs ont été commises, il est du devoir de la justice et de l’État de prendre des mesures pour éviter que de tels événements se reproduisent.

Selon lui, tout le monde est responsable dans cette affaire, et il ne s’agit pas de pointer du doigt une responsabilité individuelle. Il a souligné que la justice ne concerne pas seulement les individus, mais aussi les systèmes de responsabilités au sein de la magistrature. Il a plaidé pour une articulation entre l’indépendance de la justice et la responsabilité de ses acteurs.

Différentes interprétations possibles

Le suspect, déjà condamné pour viol en 2021, avait été libéré en juin après avoir purgé sa peine. Il avait été placé en centre de rétention administrative à Metz, et sa sortie avait été validée par un juge des libertés et de la détention, malgré des prolongations de son placement. Jean-Jacques Urvoas a souligné qu’il aurait été possible pour le JLD de maintenir le suspect en détention, et a indiqué que différentes interprétations de la règle étaient envisageables.

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« C’est une question de moyens »

Pour l’ancien garde des Sceaux, cet événement tragique doit nous amener à réfléchir sur la pertinence de nos processus judiciaires et sur les carences à combler. Il a souligné que la question de la justice ne se résume pas seulement au droit, mais aussi aux moyens mis à disposition. Il a critiqué le manque de moyens alloués aux juges en France, avec seulement 11 juges pour 100 000 habitants, contre une moyenne européenne de 17 juges pour 100 000 habitants. Selon lui, il est difficile d’exiger la perfection lorsque les moyens dédiés aux juges sont insuffisants.

Source de l’article : Francetvinfo

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